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Mais avant que la paroisse ne prenne forme, les familles qui étaient établies dans ce coin rural de Montréal, devaient se rendent à l’église Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, situé près du Canal de Lachine, pour assister aux offices religieux. Puis lors de l’ouverture de l’école Dollard-des-Ormeaux, c’est dans la salle de récréation de cet établissement que les habitants de Ville-Émard peuvent venir assister à la messe dominicale. Rapidement lors de leur arrivée, les Pères Trinitaires se portent acquéreurs d’un terrain de 3 lots pour 500.00$ situé sur la rue Allard entre les rues d’Aragon et Dumas. C’est l’emplacement choisi pour la construction de l’église de cette nouvelle paroisse. La paroisse Saint-Jean-de-Matha, la quatre-vingt-quinzième du diocèse est canoniquement fondée le dimanche, 11 mai 1924. Le Père Xavier Pellerin, Ministre Général de l'ordre de la Très Sainte Trinité, en devient le premier curé. Le 15 juin 1924, environ 1000 personnes assistent à la messe qui inaugure le Saint patronage de la paroisse sous l’aile bienveillante des Pères Trinitaires. Peu à peu la paroisse commence à prendre vie et s’agrandit doucement. Elle compte environ 250 familles à ses débuts. Afin d’épauler le curé, huit paroissiens sont choisis afin de former un premier conseil de marguilliers, que l’on appelle alors ‘’les syndics’’. Il se compose de : MM. Alfred Riberdy, Joseph Le Tourneux, Adélard Lecompte, Isidore Lamothe, Ernest Labrie, Henri Gagnon, Hubert Beauregard et Edmond Bouchard. Le premier mariage à être célébré à Saint-Jean-de-Matha est celui de Arthur Étienne Hodgson et de Pierrette Hébert. En cette première année d’existence, on célèbre 4 mariages et 43 baptêmes. Les organisations paroissiales y débutent aussi leurs activités. Dès 1924, on voit la création des organisations suivantes. : Les Dames de Sainte-Anne, les Enfants de Marie, la Ligue du Sacré-Cœur, la St-Vincent-de-Paul et la Chorale. En 1925, les pères trinitaires s’installent dans le presbytère nouvellement construit et qui sera contigu à la nouvelle église. Le 25 août de cette même année, Mgr Georges Gauthier, assisté de M. l’abbé Jacques Papineau, maître de cérémonie, bénissait la pierre angulaire de la future église (sous-sol de l’église actuelle). Puis le 7 novembre 1926, s’effectue la bénédiction de l’église par Mgr Georges Gauthier, assisté des abbés Hurteau et Chayer. La construction de la salle paroissiale se fait en même temps que celle de l’église. Cette salle sera pendant de longues années le lieu de rassemblement pour toutes les activités paroissiales : parties de cartes, séances, tombolas, etc. Grâce entre autres aux profits réalisés lors de tombolas, le 18 octobre 1930, une nouvelle cloche de 1500 livres est acquise. Cette cloche remplace celle qui avait été prêtée à la jeune paroisse naissante. La nouvelle cloche en bronze se fait entendre beaucoup plus loin que la précédente qui était en acier. En 1934, dix ans après sa fondation, la paroisse triple sa population et compte 607 familles. L’augmentation de la population fait en sorte que l’on se voit obligé de célébrer la messe dans la salle paroissiale. En 1942, le septième vicaire de la paroisse, le Père Charles LeBel œuvre à la paroisse jusqu’en 1946. Il est à la base des Loisirs organisés et de l’œuvre des Terrains de Jeux. Depuis plusieurs années déjà, l’été des milliers de personnes de tous les coins de Ville-Émard et des environs, viennent respirer l’air frais du Stade Saint-Jean-de-Matha. Que ce soit pour assister ou participer aux parties de crosses, de balle-molle, de boxe ou de lutte. L’hiver, ce sont les parties de gouret, concours de patins, et glissades qui attirent les jeunes. En 1943, on procède à l’ouverture officielle de la bibliothèque populaire. Elle était située dans le local de la salle St-Félix-de-Valois à arrière du soubassement, face au terrain de jeux. En 1945, le Père Germain Rocheleau arrive dans la paroisse comme huitième vicaire. Cet homme dynamique met sur pied la J.O.C. qui regroupe rapidement un nombre important de jeunes travailleurs à diverses activités (théâtre, forums, excursions, etc) Puis en 1946, un groupe de citoyens prépare la fondation de la Caisse Populaire de Ville-Émard. Au départ la nouvelle caisse est indépendante du mouvement Desjardins. Elle est fondée sous la présidence d’honneur du Père Albert Arnold, curé. La caisse aura son premier local ouvert au public dans un garage de la rue Beaulieu. Elle déménage ensuite dans les locaux de M. Israël Morin. Puis sous le théâtre de la salle paroissiale et au sous-sol du presbytère dont l’entrée se faisait par la rue d’Aragon. Elle construit finalement ses locaux actuels rue Allard. En 1949 on organise les fêtes du 25ème anniversaire, sus l’autorité du Père Albert, curé et de ses vicaires : les Pères Germain, Dominique et Laurent et un comité est formé. Comité composé de Mlle Agathe Valois, Mmes Laforest et Villemaire et MM Fabien Laberge, Oscar Mathieu, Rosaire Jodoin, Jean-Jacques L’Italien, Azellus Flamand, Frédéric Bénard, J.-A. Larivière, Antonio Bouchard, Robert Bernard et Charles AZ. Pelletier. Plusieurs festivités sont organisées, parties de balle molle, courses et sauts et une messe pontificale est célébrée en plein-air. La messe est présidée par Mgr Joseph Charbonneau, évêque de Montréal. Elle sera suivie par un banquet ou seront présents le maire de Montréal, M. Camilien Houde, le ministre d’état M. J.-H. Delisle, M. G.A. Bonnier, député aux communes et M. Israël Morin, conseiller municipal. Le onzième vicaire, le Père Yves (Réal Plourde) fonde les scouts en septembre 1951 puis en mars 1952 c’est au tour des guides de voir le jour. C’est sous l’impulsion du quatrième curé que voit le jour le projet de construction de la nouvelle église (l’église actuelle). La paroisse comptait plus de 4000 âmes en 1949, la première église est trop exiguë. Suite aux démarches effectuées, la bénédiction du chantier de construction s’effectue et les travaux débutent le 15 août 1955. En septembre de la même année, une émission d’obligations de la paroisse à taux avantageux est lancée afin de financer les travaux. Durant la construction de l’église, des travaux de rénovations sont effectuées au presbytère. Les sacrements de Confirmation et d’Eucharistie sont données à la paroisse Cœur-Immaculée-de-Marie. Le samedi 9 mars la nouvelle église est ouverte pour les offices liturgiques. Le 20 mai 1956, le Cardinal Paul-Émile Léger vient bénir la pierre angulaire de la nouvelle église. Le 15 août, fête de l’Assomption, une messe est célébrée sur le terrain de Jeux à 7h00 du matin et le soir Mgr Albert Chaumont vient présider la bénédiction de la statue de la Vierge pour la nouvelle église. Dans cette église, ou les travaux sont loin d’être terminés, la messe est célébrée par le Père Albert Arnold. Puis dimanche le 23 septembre 1956, c’est la cérémonie de la bénédiction des cloches par Mgr Valérien Bélanger, évêque auxiliaire de Montréal. Les cloches qui sont dans le campanile ont toutes un nom différent. La première, nommée Sacré-Cœur-de-Jésus, pèse 2100 livres et émet la note fa. La deuxième, nommée Notre-Dame-du-Bon-Remède, pèse 1475 livres et émet la note sol. La troisième nommé Joseph, pèse 1050 livres et émet la note la. La quatrième, nommée Jean-de-Matha, pèse 890 livres livres et émet la note la dièze. La cinquième cloche, nommée, nommée Félix-de-Valois, pèse 600 livres livres et émet la note do. Le dimanche 8 septembre 1957, on effectue l’inauguration officielle de l’église. C’est par une belle température qu’arrive le grand jour. Le nouveau temple fait l’orgueil du curé et des paroissiens. Le curé demande aux paroissiens de décorer leurs maisons sur le parcours qu’empruntera son Éminence le Cardinal Paul-Émile Léger. Une courte réception eut lieu au presbytère avant la cérémonie officielle. L’événement attire les paroissiens en grand nombre, l’église est remplie à pleine capacité. Le soir au sous-sol, un souper est servi, présidé par le cardinal Léger, ou l’on sert 350 convives. Début 1960, la paroisse compte une population de 2109 familles. En 1965, suite au Concile Vatican II, ce sera le début de la messe en français. Le curé demande aux parents de ne pas envoyer leurs enfants à la messe de 11 heures, il y a trop de monde et plusieurs adultes ayant payé leur place de banc doivent demeurer debout. Les temps ont bien changé n’est-ce pas ! En 1968, la paroisse comptait en plus du curé, cinq vicaires et durant cette année il y eut : 141 baptêmes, 87 mariages et 71 décès. En semaine il y avait une messe à vingt heures pour les travailleurs. Cette année 1968 marque également la première collecte de sang qui se tient toujours d’ailleurs à chaque année depuis ce moment. Signe du vieillissement de la population, c’est également en 1968 qu’est créé un nouveau mouvement paroissial ; l’Âge d’Or. En 1969, le Père Armand Gagné devient le sixième curé, il reste en poste jusqu’en 1975 alors qu’il quitte pour la Mission de Champerico au Guatémala. Certainement que nombre d’entre vous se souviendront des soupers du Père Armand. Lieu de toutes les activités de loisirs depuis la fondation de la paroisse, la salle paroissiale est démolie. Avec le sous-sol, maintenant que l’église est construite, la salle paroissiale n’est plus nécessaire. Elle fera place au stationnement actuel. Au début des années 1970, la neuvaine à la Bienheureuse Anna-Maria Taïgi est très populaire et les gens viennent de partout pour y participer. C’est à cette époque que débute le bingo, nouvelle source de financement pour la paroisse. L’année 1974 marque le 50ème anniversaire de la paroisse. M. Georges Bernier, pionnier de la paroisse et secrétaire depuis 1930 est nommé président honoraire. Le comité des fêtes est composé de : Mmes Marie-Jeanne Rhéaume, Thérèse Bernier, Pierrette Hamel, Antonine Laperrière et Claudette B. Boudreau et de MM. Conrad Desjardins, André Cuillerier, Arthur Lebreux, René Rhéaume, Arthur Jubinville, responsable du comité le Père Laurent Lalonde. Toute une semaine du mois de mai est consacrée aux fêtes. Des exercices spirituels sont présentés et le 26 mai à dix heures une messe solennelle a lieu. La messe sera télédiffusée et concélébrée par de nombreux prêtres. Elle est présidée par Mgr Paul Grégoire. Le soir à sept heures, un grand banquet rassemble près de 400 personnes au sous-sol de l’église. Le dimanche 14 juin 1981 à quinze heures, c’est la consécration de notre belle église. Cette cérémonie est le résultat de l’acquittement de la dette de la paroisse et marque le caractère perpétuel de l’usage sacré de l’édifice. En 1988, la vingtième collecte de sang récolte 450 chopines. La nouvelle source de financement mise sur pied afin d’amasser des fonds pour peinturer l’intérieur de l’église prend fin le 30 avril. Cette campagne de souscription inaugurée quelques années plus tôt, est un grand succès grâce aux paroissiens et au zèle soutenu de M. Marcel Raymond. Cependant, à l’automne de 1988 le tirage reprend cette fois pour la toiture de l’église. Fin 1998 Madame Claudette B. Boudreau, annonce le thème des fêtes du 75ème anniversaire de la paroisse « 75ième tremplin pour l’an 2000 ». La présidente du comité, Mme Boudreau dévoile le calendrier des fêtes le 9 et 10 janvier 1999. Le Père Sylvio Michaud, Provincial des Trinitaires souligne le 800ième anniversaire de Saint-Jean-de-Matha, patron de la paroisse. Un souper réunit laïcs et religieux trinitaires au sous-sol de l’église. Les Guides et Scouts profitent de l’occasion pour effectuer des retrouvailles d’anciens. L’équipe de Pastorale organise la fête des bénévoles actifs. On souligne aussi le 30ième anniversaire du Mouvement de l’Âge d’Or. Le dimanche 30 mai après la messe solennelle présidée par Mgr Jean-Claude Turcotte, la Caisse Populaire commandite un brunch pour l’occasion. Tout au long de son existence, la paroisse Saint-Jean-de-Matha a su compter sur de nombreux bénévoles afin d’épauler l’équipe de religieux qui s’est succédé depuis 1924. Maintenant le défi qui est devant nous est celui de conserver vivante cette paroisse qui fut au cœur de notre quartier. Ce texte est un résumé tiré de la brochure publié en 1999, lors du 75e anniversaire de la paroisse intitulé: Paroisse St-Jean-de-Matha, 1924-1999, Tremplin pour l'an 2000 sous la direction de Mme Rhéa Litalien. |